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Le département de Béoumi

Créé par la loi n°85-1086 du 17 octobre 1985, le département de Béoumi est situé au centre de la Côte d’Ivoire, en pays baoulé, habités principalement par le peuple Kodè ou Kondè ou Gôdê.

Relief et climat

Le relief est essentiellement constitué d’un ensemble de plateaux, d’environ 200 à 250 m d’altitude, sur lesquels se dressent quelques buttes et chaînons. On note également quelques petites plaines alluviales localisées le long du fleuve Bandama.

Quant au climat, il est du type baouléen ou de transition, caractérisé par deux saisons (une sèche et une humide), tantôt par quatre saisons (deux sèches et deux humides), avec des précipitations comprises entre 1200 et 1600 mm/an.

Végétation et hydrographie

La végétation est constituée de savanes de différents faciès. Ces dernières sont largement répandues sur les versants.

Les sommets portent des îlots de forêts denses sèches ou claires et les lignes de vallées. Des galeries forestières viennent rompre l’homogénéité de ces savanes.

Par ailleurs, le département est drainé par le fleuve Bandama et son principal affluent, le Kan, auxquels se rattachent de petites rivières. Il faut noter un grand lac artificiel créé par le barrage de Kossou.

Tous les cours d’eau sont intermittents, à l’exception du Bandama dont l’écoulement est permanent.

Réseau routier

Il est de 938 km, composé comme suit :
– Routes bitumées 51 km (catégorie A 24 km et catégorie B 27 km)
– Routes en terres 888 km (catégorie A 43 km, catégorie B 120 km, catégorie C 325 km et catégorie D 400 km).

Domaine administratif et des services

On y dénombre une préfecture, sept Sous-Préfectures dont trois non fonctionnelles, deux communes et un commissariat. Ce sont la préfecture de Béoumi, les sous-préfectures fonctionnelles d’Ando-Kékrénou, Béoumi, Bodokro et Kondrobo. Les sous-préfectures de Lolobo, Marabadiassa et N’guessankro sont encore non fonctionnelles.

La plupart des services publics sont implantés dans le département à travers des directions départementales ou de simples services : On peut citer les brigades de gendarmerie, les cantonnements des eaux et forêts, les services de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, des impôts.

En matière d’éducation, il faut retenir trois inspections de l’enseignement primaire (IEP), un lycée, un collège, un centre technique et plus de 170 écoles primaires.

L’on dénombre également des services parapublics et privés dans le département. Il s’agit notamment de l’ANADER, la COOPEC, la SODECI, la CIE, des réceptifs hôteliers.

Réalité sociales et politiques

Selon le RGPH de 1998, le département de Béoumi compte 119.328 habitants dont 57.718 hommes et 61.610 femmes, répartis sur les 2.688 km², soit une densité de 44 habitants/km².

Il convient de noter que ce chiffre est largement dépassé aujourd’hui. Une étude démographique a même permis d’estimer les populations de 2008 à 2009 à 166.141 habitants.

Elles sont majoritairement composées de Baoulé (Kôdê et Goli) auxquels, il convient d’ajouter une forte communauté Malinké et des ressortissants d’autres localités du pays et de la sous-région.

La chefferie traditionnelle concernant les populations autochtones (Kodê, Goli), obéit à une organisation pyramidale à trois niveaux, à savoir
– Les cantons (02)
– Les tribus(16)
– Les villages (155)

Le terrain politique du département est essentiellement occupé par trois formations politiques. Ce sont le PDCI-RDA, le RDR et le FPI. Mais le plus important reste le PDCI-RDA. Ainsi, tous les élus sont issus du PDCI-RDA ou des indépendants, des « dissidents » dudit parti.

Concernant les religions et les cultes, il convient de noter que l’animisme est la croyance la plus répandue aussi bien dans les villes que dans les villages. Toutefois, le christianisme (catholique et protestant) ainsi que l’islam sont pratiqués par une forte proportion des populations. Ces deux religions se pratiquent aussi dans les villes et dans les villages. Toutes ces confessions religieuses cohabitent pacifiquement.

Aspect économique

L’économie repose principalement sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce et le transport.

Les populations pratiquent l’agriculture comme activité principale. Cette agriculture est essentiellement dominée par les cultures vivrières (igname, banane plantain, riz, maïs). On note également la pratique des cultures de rente comme l’anacarde, le café et le cacao.

Cette première source de revenus des populations connaît des difficultés liées à (au) :
– la destruction des cultures par les animaux des éleveurs;
– non-respect des prix fixés;
– dérèglement du climat;
– l’exode rural et au désintérêt des jeunes;
– la non mécanisation.

L’élevage d’ovins et de caprins a été vulgarisé et a prospéré grâce au Centre national ovin (CNO), malheureusement détruit par la crise de septembre 2002.
On note aussi une forte proportion de l’élevage itinérant de bovins menés par des non nationaux (Peulhs maliens, Burkinabés).

Comme l’agriculture, cette activité est menée avec beaucoup de heurts, à cause notamment du non-respect des textes la réglementant, mais aussi de la culture ou mode de vie des éleveurs peulhs.
La pêche s’est développée grâce au barrage de Kossou. Elle est dominée par les bozos venus du Mali. Quelques autochtones s’y adonnent cependant.
Le commerce urbain est détenu par les dioulas et autres commerçants venus de la sous-région (Mauritaniens, Guinéens, Nigérians, Nigérien, etc.)

Mais, les femmes du terroir se sont organisées en coopératives pour assurer la commercialisation du vivrier et des produits de la pêche.
Le transport est à ce jour une activité économique sinistrée dans le département, donc très peu développée, à cause de la vétusté du parc auto, mais aussi de la position de cul-de-sac de Béoumi.

Il existe tout de même une compagnie de transport, l’Union des transporteurs de Bouaké (UTB).

Difficultés et préoccupations

Comme partout dans le district de la Vallée du Bandama, les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont récurrents. Ils connaissent surtout une ampleur pendant la saison sèche. Ils entrainent malheureusement des affrontements et quelquefois des morts d’hommes.

Ces conflits occupent quotidiennement les autorités administratives dont le souci majeur est de faire régner la cohabitation pacifique. Des arbitrages sont régulièrement faits. Des séances de travail, d’information et de sensibilisation sont organisées. Des ONG (Caire International) et organismes internationaux tels que l’ONUCI interviennent pour prêter main forte aux autorités, aux fins d’éviter les heurts et autres désagréments.

Les infrastructures de base (écoles, centre de santé, routes, pompes) ont subi une dégradation très avancée. Elles gagneraient par conséquent à être réhabilitées. L’électricité et l’adduction d’eau sont dépassées. Leur extension s’avère indispensable.

Les populations des villages déplacés à l’avènement de l’ex-AVB dans les années 1970 et celles des villages qui les ont reçues sont constamment en conflit, relativement à l’exploitation des terres. Ainsi, les destructions de cultures et autres altercations sont devenues récurrentes.

Face à cette situation, des appels au calme et à l’apaisement sont lancés. Des recherches de documents de l’ex-AVB relatifs au déplacement des populations sont entreprises. Les élus et cadres sont sollicités pour régler au mieux ces questions opposant des populations du même Département.

Les braquages et vols à domicile, le cambriolage des services publics et privés, le phénomène de coupeurs de routes, la circulation des armes créent une sorte d’insécurité dans le département. Les populations sont de ce fait inquiètes.

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