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Monographie de Daoukro

Chef-lieu de la région du Iffou, le département de Daoukro regorget de nombreuses filières qui méritent d’être redynamisées ou promues, au regard des potentialités qui s’y attachent comme l’indique la monographie.

I – LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES
La présentation de la circonscription et de ses habitants constituent les principales caractéristiques physiques et humaines.

A-Les aspects géographiques du département
La région du Iffou a été créée par décret no2011-263 du 28 septembre 2011, portant organisation du territoire national en Districts et en régions. Elle est issue de la scission de l’ex-région N’zi-Comoé et composée de trois (03) départements que sont Daoukro, M’Bahiakro et Prikro. Celui de Daoukro est situé au Centre-est de la Côte d’Ivoire. Ses coordonnées géographiques sont de 30050 et 4035 de longitude ouest, 6055 et 7030 de latitude nord. Il est limité :

– Au Nord, par les Départements de M’Bahiakro et Prikro ;
– Au Sud, par le département d’Arrah ;
– A l’Est, par le fleuve Comoé qui lui sert de limite naturelle avec les départements d’Abengourou et d’Agnibilékrou ;

– A l’ouest, par le département de Bocanda.
Son chef-lieu est distant respectivement de :
– 120 km de Dimbokro, Chef-lieu de la Région du Nzi ;
– 208 km de Yamoussoukro ;
– 235 km d’Abidjan ;
– 168 km de Bouaké ;
– et 163 km d’Abengourou.

1 – Le relief
Le relief du département de Daoukro est constitué de plateaux de basses altitudes variant entre 250 et 350m. Il apparait également des reliefs résiduels formés de collines et de quelques montagnes. Ce relief offre une variété de sols présentant les caractéristiques suivantes.

Le paysage de reliefs résiduels avec un sol peu profond, la pénéplaine caractérisée par un sol peu profond, ferralitique et gravillonnaire, le paysage de collines convexes en zone de forêt présentant des sols profonds à textures fine, ocre rouge argilo-sableux et gravillonnaires. Le paysage de terrasse quant à lui, a son sol peu profond avec présence de galets et de gravier ; les pleines alluviales bordant les lits des marigots.

2 – Le climat et la pluviométrie
Le climat est de type subéquatorial baouléen. Il est chaud et humide alternant deux saisons de pluie et deux saisons sèches à savoir : une grande saison de pluie de mars à juin, une petite saison sèche de juillet à août, une petite saison de pluie de novembre à octobre, enfin une grande saison sèche de novembre à février avec toutefois quelques précipitations isolées.

La température moyenne annuelle est de 26°C variant de 19°C pour les minima à 39°C pour les maxima. Les enregistrements sur les dix dernières années montrent une pluviométrie capricieuse et pas suffisante. En 2013, il a été enregistré 1004,4 mm de pluie sur 70 jours.

3 – L’hydrographie
Le régime hydrologique du département est de type équatorial de transition atténuée, caractérisé par les écoulements suivants :

– des débits de rivières très faibles, voire nuls en début d’année (janvier à avril) ;
– la saison des moyennes et hautes eaux qui s’étend de mai à novembre.
Le département de Daoukro est quelque peu irrigué. Il est drainé à l’Est par la Comoé et ses affluents au cours saisonnier que sont le Kérégbo, l’Abedjou, l’Iffou, le N’Zuekpli et l’Agbossou. A l’ouest par le N’Zi et ses affluents en particulier, la Tagba, le Baya et le Kotroka. Cette hydrographie a favorisé peut-être, quelque peu, l’existence d’une végétation et d’une faune variées.

2 – La végétation et la faune
Située en zone de transition entre la savane et la forêt, le département de Daoukro bénéficie de deux types de végétation, à savoir : la savane herbeuse, à l’Ouest et la forêt dégradée à l’Est, au Nord et au Sud.

Cette dégradation est due en partie aux effets conjugués des feux de brousse, des cultures itinérantes et a l’exploitation abusive de la forêt. La forêt renferme des essences telles que l’Iroko, le Koto, le Linguet, le Samba et le Fromager. Cependant, le développement de l’hévéaculture contribue pour ainsi dire, à la reconstitution du couvert végétal.

La faune du département est fournie et cause des dégâts importants sur les cultures. Les espèces les plus connues sont : l’Aulacode, le Céphalope, le Rat palmiste, l’Ecureuil fouineur, le Pangolin, l’éléphant oiseau, le Pangolin géant, le guibo et le buffle. Sous l’effet du recule de la végétation, certaines espèces telles que le pangolin géant, le buffle et l’éléphant oiseau ont quasiment disparu du département

B – La circonscription et ses habitants
1 – L’histoire du peuplement de la circonscription
Les autochtones du département de Daoukro, originaires du Ghana, partagent avec les autres peuples Akan de notre pays, la même légende de la reine Abla Pokou. Le département de Daoukro s’est donc peuplé progressivement dès la fin du 19ème siècle à la suite de la découverte de placers d’or. Ce sont les Baoulé-Agba, sujets du roi Sales Gbalé installés dans l’actuel département de Bocanda, qui venaient extraire ce minerais par groupe d’expédition. L’un des lieutenants du roi Sales Gbalé, Kongo Lagou, lors d’une expédition, choisit de s’établir dans un campement qui portera son nom, Lagroukro, devenu par déformation Daoukro.

Quand au peuple « Ouellé », l’autre composante de la population, il est venu du « Wallébo », situé dans la zone actuelle de Sakassou, après l’exode de la reine Abla Pokou.

1 – La constitution et la répartition de la population

DENOMINATION DE LA TRIBU
ZONE DE PEUPLEMENT
Ahaly, Agba, Bèlly et Nabè
Daoukro
Adjé, Akpéssé et N’damé
Ouéllé
Abbey ET N’dje
Ettrokro
N’gbogbo et Akpéssé
Ananda

Il sied d’indiquer que d’importants groupes nationaux et une communauté non nationale cohabitent avec la composante autochtone. Les plus nombreux de ces groupes étrangers sont les burkinabés, les Guinéens et Mauritaniens.

La population totale est donc de 112.188 habitants selon les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat de 1998 (RGPH 1998) pour une superficie de 3619km2, soit une densité de 30 hbts/km2.

II – L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE
A – Organisation administrative

L’organisation administrative du département est bâtie autour des circonscriptions, des collectivités territoriales et des services extérieurs de l’Etat.

1 – Les circonscriptions administratives
Elles sont organisées autour de département et des sous-préfectures auxquelles sont rattachés les villages.

a – Le département et les sous-préfectures
Le département de Daoukro est créé par le décret no85-1086 du 17 octobre 1985. Il compte quatre (04) sous- préfectures fonctionnelles que sont : Daoukro, Ouéllé, Ettokro et Ananda. A ces sous-préfectures s’ajoutent trois autres non encore fonctionnelles, que sont : Akpassanou, N’gattakro et Samanza.

b – Les villages
Le département de Daoukro compte quatre-vingt et un (81) villages, dernier maillon du découpage administratif du territoire national. Ces entités sont administrées par des chefs de village pour la plupart titulaires à leur poste.
Les autorités administratives entretiennent d’excellents rapports avec la chefferie traditionnelle, qui, malgré l’absence d’intéressement, participe à toutes les activités du département.

2 – Les collectivités territoriales
Elles sont constituées du conseil régional du Iffou ainsi que des trois communes ci-dessous citées : Daoukro, Ouellé et Ettrokro.

B – L’organisation politique
Sont représentés dans le département, les groupements politiques suivants :
– Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) constitué du PDCI-RDA, du RDR, d’UDPCI et du MFA ;
– Le Parti ivoirien des travailleurs (PIT)
– Le Front populaire ivoirien (FPI)
– L’Union républicaine pour la démocratie (URD)
– Le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP)

III – LA SITUATION ECONOMIQUE
L’agriculture demeure la principale activité économique dans le département.

A – L’agriculture
Une frange importante de la population de la circonscription est restée attachée à l’activité cacaoyère et cafetière, malgré le ralentissement de celle-ci, due, pour une large part, à la dégradation de la forêt et du verger. Il est bon de relever que ces dernières années, les populations s’orientent de plus en plus vers de nouvelles cultures de rentes. Ce sont principalement : l’hévéa, l’anacarde et les cultures vivrières et maraichères.

En ce qui concerne les cultures vivrières et maraichères, le département demeure une zone importante de production et de commercialisation. Les principales cultures vivrières sont : le riz, l’igname, la banane plantain, le manioc, le mais, l’arachide, l’aubergine, le piment, le gombo, la tomate.

Cependant, certains facteurs contribuent aux déséquilibres de production et a la mauvaise maitrise de distribution de ces produits; il s’agit entre autres du mauvais état des pistes villageoises, l’Instabilité de la pluviométrie et la réticence des usagers à la prise des certificats de provenance.

C – L’élevage et la pêche
L’élevage et la pêche sont encore à l’état embryonnaire dans le département, car la production animale et halieutique y occupe une faible frange de la population. On y recense : les bovins, ovins, caprins, porcins, poulets de chair, les pondeuses, les coquelets. La majeure partie de cette population se consacre aux productions végétales.

Toutefois, la création d’une Direction départementale de la production animale et des ressources halieutiques en 2006 a par ailleurs, encouragé ces initiatives. Depuis cette date, il a été constaté la multiplication des parcs à bétail tenus essentiellement par les allogènes. Les autochtones dans les villages ne s’intéressant que très peu à la production animale, malgré les campagnes de sensibilisation menées.

En ce qui concerne la production halieutique, elle rencontre d’énormes difficultés dues au manque de personnel qualifié en la matière à ladite direction départementale.

D – Les infrastructures économiques
La voie terrestre est le seul moyen d’accès régulier du département. Il dispose en effet, d’un réseau routier dense permettant d’établir des liaisons avec toutes les autres régions de la Côte d’Ivoire. La couverture en réseau téléphonique est assez satisfaisante. La quasi totalité des opérateurs exerçant dans la filière en Côte d’Ivoire y sont représentés (Cote d’Ivoire Telecom, Orange, MTN, MOOV, KOZ). Le département est également connecté au réseau internet avec un débit acceptable.

– Les infrastructures routières
Le réseau routier du département, d’une consistance de 1.342 km repartis dans le tableau ci-après, est assez dense et devrait permettre la desserte des villages.

Routes bitumées
Routes en terre
Voiries bitumées
Voirie en terre
Total
197 km
978km
29km
138 km
1342 km

Les difficultés à ce niveau concernent leur manque d’entretien qui a entrainé l’isolement de certains villages ou obligent les populations à faire de longs détours pour atteindre les autres localités.

Par ailleurs, un aérodrome en construction a vu ses travaux arrêtés après le coup d’Etat de 1999. La reprise de ce projet et son achèvement pourrait donner une forte impulsion à ce nouveau pôle de développement en création qu’est la région du Iffou.

– Les infrastructures d’hydrauliques humaines
Au niveau de l’hydraulique, il convient de noter que les infrastructures existantes n’arrivent pas à combler les besoins des populations qui restent énormes surtout en hydraulique villageoise où il est évalué à 247.

E – L’entrepreunariat et les activités commerciales
Ce secteur d’activité est animé par les structures telles que les sociétés de distribution d’hydrocarbure comme TOTAL, SHELL-CI, PETRO-IVOIRE, CDCI et quelques operateurs du secteur agro- alimentaire.

IV – LA SITUATION SOCIO-CULTURELLE
A – La situation sociale
Elle s’appréhende a travers les activités réalisées dans les secteurs tels que : la santé et la lutte contre le Sida, l’éducation et la formation, la vie des communautés religieuses, les activités de promotion de la jeunesse et du genre et la a santé et la lutte contre le Sida.

1 – La santé et la lutte contre le Sida
La couverture sanitaire du département est assurée par vingt trois (23) établissements sanitaires publics dont un hôpital général, un centre de protection maternelle et infantile (PMI), trois (03) centres de santé urbain (CSU), une formation sanitaire urbaine (FSU), quatorze (14) centres de santé ruraux (CRS) et trois infirmeries scolaires, sous la supervision du service de santé scolaire et universitaire (SSSU) en création. Toutes ces structures sont placées sous la direction du District sanitaire de Daoukro.

1 – L’éducation et la formation
Les actions de formation et d’éducation sont coordonnées par la Direction départementale de l’éducation nationale et de l’enseignement technique (DRENET), et la Direction départementale de l’emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle de Daoukro.

En ce qui concerne l’éducation nationale, le département compte deux (02) Inspections de l’enseignement préscolaire et primaire (IEP) que sont : l’IEP de Daoukro et celui de Ouellé-Ettrokro-Ananda.

Ces deux (02) entités comptent cent vingt neuf (129) établissements repartis dans neuf (09) secteurs pédagogiques. L’effectif général des élèves au terme de l’année scolaire 2012-2013 était de vingt quatre mille huit cent trois (24803) dont sept cent douze (712) au préscolaire. L’encadrement des vingt quatre mille et quatre-vingt onze élèves (24091) du primaire est assuré par six cent soixante douze (672) enseignants et un personnel administratif et des services constitués de cinquante neuf (59) fonctionnaires.

L’enseignement secondaire est dispensé pour sa part dans quatre (04) établissements d’enseignement public et six (06) établissements d’enseignement privé. L’encadrement des élèves du secteur public est assuré par deux cent cinquante cinq (255) enseignants et un personnel administratif de quarante (40) personnes pour un effectif de neuf mille soixante huit (9068) élèves dont trois mille deux cent quatre vingt huit (3288) filles.

S’agissant de la formation professionnelle, elle est coordonnée par la Direction départementale de l’emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle de Daoukro. Cette dernière supervise notamment les activités du lycée professionnel de Daoukro, de l’unité mobile de Ouelle et de l’antenne de l’Agence nationale de la formation professionnelle (AGEFOP).

Quatre vint trois (83) enseignants et un personnel administratif composé de vingt trois (23) personnes encadrent les trois cent soixante huit (368) élèves et étudiants, toutes filières confondues des métiers du bâtiment.

1 – La vie culturelle
Bien que marquée par leur attachement aux valeurs traditionnelles qui rythment leur existence et constituent le socle de leur société traditionnelle, les populations du département partagent également les croyances des religions dites révélées, dont les plus significatives sont le Catholicisme, l’Islam et le Protestantisme. Ces communautés religieuses cohabitent en bonne intelligence entre elles et avec les autres croyances ; et ce, à travers le forum des confessions religieuses de Daoukro.

a – Les promotions de la jeunesse et du genre
Cette catégorie de la population est beaucoup plus active à travers les associations et autres groupements corporatistes. Leurs activités sont encadrées par la Direction départementale de la promotion de la jeunesse et du service civique et la Direction régionale de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant. Ces directions mènent a travers un certain nombre de structures telles que l’IFEF, des actions en faveur de la promotion de la jeunesse et du genre.

b – Les activités culturelles et sportives
Sur le plan culturel, le département vit au rythme de plusieurs activités notamment le Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD), qui rassemble chaque année dans la période de Pâques, les fils et les filles de la région, les operateurs économiques du département et de l’ensemble du pays. Il est à noter aussi dans ce domaine, la tenue du festival des jeux traditionnels dénommés « YEKAN N’GOHA » et la présélection du concours Miss Cote d’Ivoire pour la région de l’Iffou.

Sur le plan sportif, le tournoi omnisport dénommé ‘’COCODA ‘’ reste l’événement majeur du département. Il s’agit de compétitions sportives annuelles rassemblant les clubs et associations sportives du département pendant la période allant de février a juin.

V – Les principales filières porteuses

Il existe dans le département de Daoukro de nombreuses filières qui méritent d’être redynamisées ou promues, au regard des potentialités qui s’y attachent.

1 – Les filières à redynamiser
A cheval entre les climats attéen et baouléen, le département de Daoukro dispose de nombreuses potentialités agricoles. Jusqu’a une période récente, il était considèré comme relativement prospère compte tenu de la réalisation des performances remarquables en plantation de café et de cacao. Subissant les influences climatologiques des zones chaudes et humides, son sol est également propice, outre les spéculations précitées, à diverses cultures telles l’igname, la banane plantain, le maïs, le manioc, le riz etc.

La création de plus en plus notable de groupements organisés témoigne de l’esprit d’entraide et de solidarité des populations qu’il convient de capitaliser pour un meilleur développement endogène. La population du département étant majoritairement rurale, l’amélioration du matériel végétal devra se poursuivre pour accroitre leur rendement.

Par ailleurs, il convient de soutenir les cultures vivrières en vue d’en faire une filière à part entière, qui pourrait ainsi profiter au mieux des potentialités dont regorge le département de Daoukro. Ce serait en outre, une source de revenus substantiels pour les populations.

2 – Les filières à promouvoir
Il est regrettable de constater que le département de Daoukro ne profite pas suffisamment du riche patrimoine culturel, touristique et artisanal dont il dispose. En effet, tous les ans, se tiennent dans le Département, deux grands festivals, à savoir le Festival international de la culture et des arts de Daoukro (FICAD) et le « YEKAN N4GOHA », véritables vitrines culturelles et économiques du Département. Cependant, l’absence d’une réelle politique culturelle ternit le rayonnement de ces activités.

En ce qui concerne le tourisme, il faut noter qu’il existe, quelques lieux qui peuvent être exploités. Il s’agit des villages en bordure du fleuve Comoé, dans lesquels des sorties-détentes peuvent être organisées afin de visiter le Comoé, un des plus grands fleuves du pays, de même que les baies des villages d’Akakro et d’Amoikonkro dans la sous-préfecture de Daoukro, sans oublier son riche patrimoine forestier supporté par un relief assez varié.

Au niveau de l’hôtellerie, la qualité des hôtels du département est une incitation à la découverte. Outre l’hôtel de la paix, les autres réceptifs hôteliers se prêtent également à un séjour agréable accessible à toutes les bourses. Ce qui constitue un avantage certain pour les voyageurs qui y sont de passage. A ce propos, le chef-lieu de département compte quinze (15) hôtels dont un de très grand standing et deux (2) de moyen standing. A cela s’ajoute un (01) de moyen standing à Ouellé.

Autant de filières porteuses qu’élus, cadres, opérateurs économiques ou personnes de bonne volonté pourraient faire éclore pour le bonheur des populations du département, et partant pour toute la région de l’Iffou.

Source: AIP

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