A la découverte du « gôpô » et du « djêtê », épreuves de vérité et de force d’autrefois

Le « gôpô » et le « djêtê » (appellation en pays bété) sont des épreuves qui se pratiquaient dans les temps anciens pour découvrir la vérité. Et ce dans un certain nombre de cas en particulier l'adultère, le vol, le crime ou le mensonge qui peut avoir de graves conséquences sur la cohésion sociale.
Le présumé coupable est soumis à l’une de ces épreuves lorsque celui-ci s’endurcit à reconnaître sa culpabilité après plusieurs interrogatoires. Application et signes permettant de découvrir le coupable.
Le « gôpô » est la sève d’un arbre (gôpô souh,) de couleur blanchâtre qu’on applique sur la nuque de l’incriminé. Et ce après lui avoir fait prononcer des paroles spécifiques par quelqu’un qui s’y connaît.
Ces paroles se résument en ces termes :
« Si je suis coupable, que je ne vois plus jamais ou alors que tel ou tel malheur m’arrive ! ».
Si la personne est coupable, elle devient non voyante de manière effective bien que ses yeux restent ouverts. Dans le cas contraire, la sève appliquée sur la nuque ressort par les yeux sous forme de larmes et la personne s’en sort indemne.
Quant au « djêtê », c’est le jus obtenu des feuilles d’un autre arbre (djêtê souh). Ce jus est avalé par le soupçonné après avoir cité les mêmes paroles que précédemment.
Les signes sont évidents quand on est coupable. On se comporte comme un malade mental, quelqu’un qui a perdu la raison ou encore comme un saoul. Dans le cas contraire, la lucidité demeure malgré toutes les paroles incantatoires.
Ces pratiques tendent à disparaître mais on devrait peut être y revenir tellement le mensonge et les crimes sont devenus monnaie courante de nos jours. Ce qui faciliterait aussi un temps soit peu la tâche au Procureur de la République dans ses enquêtes vu le grand nombre de dossiers à traiter.
Source: avenue225.com – Abraham Laboriel
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