Les noms en pays N’Zima

Cette étude n'a pas la prétention de répertorier tous les noms donnés en pays N'Zima, car il y aura toujours des noms différents et nouveaux qui ne répondront pas aux critères établis dans les systèmes nominatifs existants.

Néanmoins, il s’agit bien de mettre en lumière le cadre général, qui à lui seul est très parlant, mais surtout un système que le modernisme n’a pas réussi à éteindre.

A côté du système général existe des cas particuliers non seulement très peu connus, mais aussi très surprenants.

Le système général

Les noms liés aux jours de la semaine:

– Dimanche: Fille (Akassi) – Garçon (Kouassi);
– Lundi: Fille (Adjoba) – Garçon ( Kodjo);
– Mardi: Fille (Abléma/Abrima) – Garçon (Kablan);
– Mercredi: Fille (Acouba) – Garçon (Kacou);
– Jeudi: Fille (Yaba) – Garçon ( Kouao);
– Vendredi: Fille (Affiba) – Garçon (Koffi);
– Samedi: Fille (Ama) – Garçon (Kouamé).

Les noms liés au rang occupé à la naissance chez une même mère:

– Situation où l’on est en présence de 3 filles successives: la 3ème sera appelée Manzan;
– Cas où l’on est en présence de 3 garçons successifs: le 3ème sera appelé Miézan;
– En présence de 4 garçons ou filles successifs(ves): le ou la 4ème sera appelé N’Dédé;
– Le sixième enfant, fille ou garçon, portera le nom d’Assouan;
– Le 7ème enfant, fille ou garçon, sera appelé Ezané ou Ezan;
– Le 8ème enfant, fille ou garçon, sera appelé Niamké;
– Le 9ème enfant, fille ou garçon, sera appelé Gnoan.
– Le 10ème enfant, quel que soit le sexe sera appelé Brou.

Le cas du 10ème enfant en pays N’Zima est très particulier et mérite quelques précisions.

En effet, selon la tradition orale, on assiste à un refus du 10ème enfant.

Ce refus s’expliquait soit:
– par le génie du fleuve Tanoé, fleuve auquel les N’Zima sont très attachés, qui refusait l’existence d’un 10ème enfant;
– par une personne détentrice de forces occultes. Dans cette version, l’histoire traditionnelle explique que le peuple N’Zima traversait une période de famine et s’adressa à cette personne pour obtenir de quoi se nourrir. Après avoir fait des sacrifices, cette personne interdit au peuple de garder le 10ème une fois leur demande exaucée, et ce jusqu’à ce qu’il revienne avec une nouvelle demande, ce qui aurait pour effet de faire disparaître cet interdit.

Mais le peuple ayant eu gain de cause ne revint plus revoir la personne. Aussi l’interdit resta.

De nos jours, la question du 10ème enfant est réglée de plusieurs manières. En effet, les couples ont le choix soit:
– de s’arrêter à 9 enfants;
– offrir le 10ème enfant à une famille amie, avant de continuer, éventuellement, les autres naissances.
– Le 11ème enfant est appelé Edoukou: Edou qui veut dire 10 en Fanti et kou qui veut dire un. Donc 10 + 1 = 11.

II – Les cas particuliers

A – Le cas des jumeaux:
Les jumeaux des deux sexes sont appelés N’Da.
Le 1er jumeau ou la 1ère jumelle est appelé (e) N’Da Kpangi.
Le 2ème jumeau ou la 2ème jumelle est appelé (e) N’Da Tchia.

B – Les noms de circonstances et les noms:
Les noms de circonstances sont ceux liés aux faits de la vie.
Par exemple: Manzouabouet (je n’ai pas bien porté ma charge).
Les noms particuliers sont ceux pouvant par exemple être attachés à des objets.
Exemple: Dadiè ((couteau)…..

Source : Ethnie de Côte d’Ivoire et d’Afrique