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La danse des échasses : Un rythme menacé ?

La danse "Tchébé" se retrouve dans plusieurs villes du Togo dont Lomé où l'on peut admirer des ballets de danses traditionnelles. L'originalité de cette danse est qu'elle se pratique sur des échasses de 3 à 6 mètres, faites de palme de raphia.

Tout comme dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, précisément au Sénégal, au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire, en France, cette danse se fait souvent remarquer lors d’animation ou de théâtre de rue. Mais avec de nouveaux genres musicaux et de rythmes, cette danse pourra-t-elle survivre ?

La ville d’Atakpamé (Togo) est le lieu où cette danse a historiquement commencé. Les échassiers du peuple togolais, ont, à l’instar de certains peuples de Côte d’ Ivoire, une histoire.

Origine des échasses

L’origine des échasses est liée aux « Ifè ». Une ethnie qui habite la région du Togo. Là, il ne s’agit pas de danse de ballets, mais plutôt de danse populaire ou de fête, lors de grands événements. Au cours de ces moments de réjouissances, plus précisément dans le mois d’Août, à l’occasion de la fête des ignames, échassiers, musiciens et danseurs, se constituent en un seul bloc. Ils mettent ainsi leurs corps et leur âme dans cette danse.

Une danse divine

Cette danse donne également dans la divinité. La fête vaudou par excellence, qui consiste à faire des offrandes aux divinités. Dans cette danse, les différents mouvements sont appris au sol accompagnés de musique. Quand les danseurs sont à l’aise, on insère de la hauteur avec les échasses. Celui qui a les échasses les plus hautes est nommé « Afifi ». La répétition se fait toujours en forêt, lieu d’origine où elles sont nées.

Une danse à plusieurs mouvements

Plusieurs mouvements sont notés au cours de cette cérémonie. Le »Tchichikpa » qui signifie que le danseur doit se cambrer en arrière pour toucher son échasse avec sa tête ; le » Adjénakourou  » est quant à lui, une imitation de l’éléphant. Le danseur marche à quatre pattes ; il faut donc quatre échasses. Lors de cette danse, un chanteur fait l’éloge de l’échassier et de ses mystérieux pouvoirs.

Une danse évolutive

Si à l’origine les échasses n’ont pas été conçues pour danser, elles vont vite évoluer pour revêtir un autre caractère. En effet, les bergers Landais se retrouvaient dans les fêtes du village et les spectateurs assistaient à des défis pour savoir lequel évoluait le mieux sur ces « bouts de bois ».Par la suite, certaines danses étaient effectuées dans des occasions très particulières ,pour remercier les cuisinières lors des repas festifs et des cérémonies de mariages. Elles pouvaient représenter aussi des scènes de la vie quotidienne, telle la chasse.

Des instruments de musique appropriés

Dans la majorité des cas, les musiques sont des polkas et des rondeaux qui sont à la base des danses effectuées au sol. Elles sont adaptées aux échasses. Aujourd’hui encore, ces danses sont effectuées au sol.

Une pluralité de danses et leurs significations

Il existe une pluralité de danses. Elles ont toutes des significations. Entre autres : la polka de l’Adour : cette danse représente les différentes crues de la rivière au cours de l’année. Cordon bleu : c’est la danse que les échassiers exécutaient à la fin d’un bon repas pour remercier les cuisinières qui l’avaient préparé. Lou Peyroutoun : il raconte les déboires d’un homme qui part à la chasse. Adichats : il signifie « au revoir. » C’est une danse pour saluer les gens présents avant de partir.

La gent féminine pour une pérennisation

Si, à l’origine, seuls les hommes étaient sur échasses, quelques femmes y monteront par nécessité de la vie. Même si à l’heure actuelle certains groupes conservent la tradition masculine de cette discipline, l’évolution de la société a fait que la plupart des groupes ont accepté que les filles montent sur échasses. Cela permet aussi à la plupart des groupes qui ont un nombre prépondérant de filles de faire perpétuer cette tradition.

Source: Le Mandat
Opportune Bath

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