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Le Zaouli, musique et danse populaires des communautés gouro de Côte d’Ivoire

La danse Zaouli est une danse de masque populaire créée en pays Gouro. Les légendes à l'origine du masque et de la danse Zaouli sont diverses, mais toutes s'accordent sur le fait qu'ils ont été inspirés par une jeune fille d'une beauté exceptionnelle prénomée « Djela Lou Zaouli », fille de Zaouli.

Le masque aux traits fins et aux couleurs vives est un hommage à la beauté féminine. Il est surmonté d’animaux (serpent et oiseaux principalement), de personnages ou de cornes de bélier. Ce masque est porté par un danseur, toujours un homme dont le corps est dissimulé par un pagne couvrant sa tête et ses épaules, des raphias de couleurs à la taille, aux poignets et aux chevilles, et un justaucorps de mailles tissées. Il porte également des bracelets de grelots aux chevilles, et tient une queue de boeuf dans chaque main.

Chaque village Gouro a son danseur de Zaouli, qui sort à l’occasion de funérailles, ou de fêtes. Un orchestre composé de musiciens et de chanteurs appelle le Zaouli. Celui-ci arrive, précédé d’un devancier qui dévoile le masque jusqu’alors couvert d’un pagne. La beauté du masque révélée, le danseur entame une série de pas extrêmement rapides et rythmés par les flûtes de l’orchestre. Pieds et mains se suivent dans une chorégraphie sans cesse renouvelée selon l’inspiration et le talent du danseur, et rehaussée par le son des grelots et le mouvement des queues de boeuf. (Source Kouakou David)

Zaouli est une danse et un rythme qui rendent « hommage aux femmes ». De nos jours, cette danse est aussi exécutée pour les fêtes populaires, mais ce, uniquement par un groupe ethnique en Côte d’Ivoire, les Gouro, et plus exactement encore, dans les régions de Bouafle, Daola et Zuenulo. Zaouli est aussi un masque que l’on refait à chacune de ces occasions et qui représente une belle femme. C’est toutefois toujours un homme qui porte le masque, les femmes n’en ont pas le droit. On le ressort maintenant pour toute sortes de fêtes organisées par les différentes familles. Ce masque est un masque profane, il n’est pas sacré et on ne lui fait pas d’offrandes. Il est lié au divertissement et au plaisir, les femmes et les enfants peuvent également le voir. Les gens savent qui est sous le masque, et c’est important pour qu’ils puissent juger sa prestation. Quand le danseur arrive avec le masque, ce dernier est tout d’abord recouvert d’une étoffe pour dévoiler le travail de l’artiste qui l’a exécuté. Quand le danseur a trop chaud ou qu’il a terminé sa danse, il enlève le masque et tout le monde peut voir son visage. Le rythme Zaouli s’est toujours adapté à la danse et il prend la forme d’un dialogue entre les percussionnistes et le danseur. Les artistes se retirent ensemble dans la forêt pour répéter et mettre au point de nouvelles figures qui ne seront montrées pour la toute première fois que lors de la représentation officielle. (source de Mamady Keïta)

En plus…

Le zaouli désigne en Côte d’Ivoire, à la fois un masque et une danse traditionnelle du peuple Gouro mais aujourd’hui adopté par un grand nombre d’autres groupes ethniques la danse s’est étendue à l’ensemble des peuples voisins du peuple Gourou. Synthèse des deux masques, le boulou et djela, le zaouli est de ce fait également appelé « djelalou zaouli » qui signifie littéralement « Zaouli fille de Djela ». Créé à Zrabi Séhifla dans les années 1950 par Ouinnaila, le masque zaouli est animé durant ses prestations, par un rythme du même nom. Le premier danseur porteur de ce masque est Kouaï Bi Voïzié. Le masque zaouli est réputé détenir des pouvoirs permettant d’accroître la productivité du village dans lequel il est pratiqué1.

En Côte d’Ivoire cette danse fait l’unanimité. Elle est lien entre toutes les danses du pays basées avant tout sur la dextérité et l’agilité du danseur. Les meilleurs d’entre eux qui furent auditionnés par un jury de l’UNESCO, avant son classement au patrimoine mondial, furent chronométré à plus 200 pas minute. Le zaouli en Côte d’Ivoire et où qu’il soit dansé, créé une sorte d’enivrement chez les spectateurs. Au plan purement artistique, le zaouli se distingue par la finesse des traits du masque et sa jovialité, la beauté de la danse et sa grâce qui en font un spectacle fort apprécié dans les manifestations publiques. Adoptée par tous les villages Gouro, cette danse a gagné en notoriété et sa pratique s’est étendue bien au-delà de la région du centre-ouest de la Côte d’Ivoire.

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