M. Ibrahima Cissé, Préfet de Duekoue : « Nous devons changer de regard envers les personnes handicapées »
Lors de la 10ème édition de la journée nationale du paralytique qui s’est déroulée à l’esplanade de la Sous Préfecture de Duekoue, le Préfet de région, président de la cérémonie a souhaité un changement de mentalité pour mieux appréhender la question du handicap. Dans cet entretien qu’il nous a accordé à la fin cérémonie il s’est voulu plus explicite. Entretien…
Pourquoi avez-vous décidé de déclarer l’année 2024 dans la region du Guemon, année des personnes vivant avec un handicap ?
Chaque année lors de la célébration de la fête de l’indépendance, nous avons l’habitude de nous intéresser à une couche sociale particulière.
Avec ce que j’ai entendu au cours de cette célébration je reste convaincu que les autorités de la région se pencheront sérieusement sur le cas non seulement des personnes vivant avec un handicap mais également les personnes les plus vulnérables telles que les veuves, les orphelins et les personnes du 3ème âge.
Pensez-vous que le regard de l’opinion envers les personnes handicapées a véritablement changé ?
Malheureusement non ! Ce regard est devenu plus dur, plus insensible. J’en veux pour preuve le témoignage poignant et plein d’émotion de M. Josué Loukou Kouame, Président Conseil d’Administration de l’Association des Paralysés de Côte ( APCI ). Cela démontre qu’il y a du travail à faire au niveau de la perception de ces personnes. En tout état de cause, le gouvernement par sa politique de solidarité essaie de réduire au maximum les inégalités entre les couches sociales. Vous savez que le gouvernement par une mesure dérogatoire a recruté de façon exceptionnelle 200 personnes vivant avec handicap. Je pense à mon humble avis les personnes dites » normales » doivent changer de regard envers ces personnes car en réalité nul n’est à l’abri et nous sommes tous des potentiels handicapés.
Selon vous qu’est-ce qu’il faut faire ?
Ce qu’il faut faire, c’est évidemment d’attirer l’attention de l’opinion sur ces questions. Cela concerne autant les pouvoirs publics que le citoyen lambda. Tout le monde doit s’impliquer car il s’agit bel et bien de l’être humain. Nous en tant qu’autorités administratives notre devoir est de faire un plaidoyer auprès du ministère de la solidarité nationale pour corriger ces disparités.
Pourquoi avez-vous accepté de présider cette cérémonie ?
Comme je le disais tantôt, notre rôle est d’accompagner les initiatives gouvernementales. Nous donnons ainsi l’occasion d’implémenter la gouvernance de proximité.
Avez-vous le sentiment qu’il y a encore du travail à faire ?
Bien sûr qu’il y a du travail à faire vu l’immensité des tâches à accomplir. Vous savez les gens sont absorbés par le train train quotidien au point où ils oublient d’être compatissants envers cette catégorie de personnes. Sinon la religion,- qu’elle soit chrétienne, musulmane ou bossoniste, exhorte les populations à l’humanisme, à la générosité et à la compassion.
Pour moi, il y a au moins 3 raisons pour qu’on s’intéresse à ces personnes. La première, parce que notre humanité nous le commande. La seconde, parce que nul n’est à l’abri et enfin la troisième parce que le gouvernement milite pour une Côte d’Ivoire solidaire ou chaque citoyen à droit au bonheur.
Un mot en guise de conclusion…
Nous voulons rappeler ici les grands axes de la politique du Président Allassane Ouattara. Avec les filets sociaux, le gouvernement essaie de récupérer le maximum de personnes en marge des fruits de la croissance économique. En décrétant cette année, année de la jeunesse, le gouvernement veut donner une chance à ces jeunes de s’insérer dans le tissu économique. J’exhorte donc les populations à changer de regard envers les personnes vivant avec handicap car ce sont des personnes qui ont aussi droit au bonheur.
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