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Et si la destruction de l’environnement était la cause de nos problèmes ?

Habitat naturel des animaux détruit, provoquant leur rapprochement avec les hommes. Destruction de la flore, empêchant ses habitants de jouer leur rôle dans l’humanité. Travaux de laboratoires, culture et épandage de virus bactériologiques dans l’air ou dans les contrées pour mettre à rude épreuve son/ses adversaire(s).

Bref! Jeter du mauvais dans le territoire de son concurrent pour avoir la suprématie. Un monde sans pitié qui évoque le milieu animal, dans lequel le mot cannibale n’a pas de signification. Normal le ventre du prédateur demande la pitance quotidienne.

Il est de plus en plus évident que l’accent mis sur la rentabilité a conduit à négliger deux autres dimensions : l’environnement et le tissu social. Nous perdons rapidement des espèces et des zones naturelles. L’inégalité des revenus s’accroît, les derniers chiffres en indiquant le sommet historique. Le monde s’enrichit, mais sa richesse n’est pas correctement redistribuée. Le constat très douloureux est que la crise sanitaire vient s’ajouter à une crise climatique et environnementale encore plus
grave.

Ces crises sont, bien sûr, profondément liées. L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a averti que ce ne sera pas la dernière ni la pire des pandémies. 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes proviennent de la faune sauvage. Et il existe dans la nature davantage d’agents pathogènes mortels. La destruction des habitats naturels et le changement climatique rapprochent les animaux sauvages des humains. Des niveaux atastrophiques de réchauffement climatique sont à prévoir, à moins que les pays ne quintuplent leurs ambitions en matière de réduction des émissions de carbone. Une terre plus chaude signifie plus de moustiques et de tiques qui apportent des maladies dans de nouveaux endroits, plus d’allergies et d’asthme. La couverture de pollution que nous avons mise autour de la terre, rend nos poumons plus vulnérables aux infections. Une nouvelle recherche de l’université de Harvard a révélé que, s’agissant de covid-19, la pollution de l’air est un multiplicateur de décès, augmentant de 15 % les décès.

Nous voici en pleine réalité covid-19. Une maladie passée du stade d’épidémie en pandémie, sans que ceux qui se proclament les maîtres du monde, les penseurs et technocrates avides de science de l’exactitude et de solutions rapides, n’arrivent à la terrasser. Avec l’avènement de cette crise sanitaire, il nous paraît essentiel de nous interroger sur la résilience de notre économie nationale et son rebondissement dans une perspective de soutenabilité environnementale, sociétale, économique et démocratique.

«Vivre avec la covid-19» n’est pas aisé. Nous le vivons et sommes en train de le comprendre. Surtout qu’elle est une ennemie cruelles et tordue. Qui non seulement réclame notre vie et nos moyens de subsistance, mais fait de chacun un danger pour ses proches et lui. Attaquant tous les secteurs sans distinction, la covid-19 devient après la peste baptisée d’alors la mort noire, la plus grande épreuve sanitaire à laquelle nous sommes confrontés.

Toutefois, son combat nous donne l’occasion de vivre une expérience remarquable : «une effusion d’espoir, d’ingéniosité et une solidarité retrouvée». Les objectifs du millénaire de l’Organisation des Nations unies (Onu) ont permis de sortir plus d’un milliard de personnes de l’extrême pauvreté. La poursuite du processus ne peut s’accomplir qu’à travers les objectifs de développement durable (Odd), qui nous fournissent un cadre propice à la construction d’un monde meilleur. Même, si la fixation de ces objectifs reste un mécanisme efficace, il reste encore beaucoup à faire. Le changement dont nous avons besoin, ne sera pas le fruit d’une simple focalisation sur les gains à court terme. Nous devons plus penser au long terme.

C’est particulièrement important dans un système à une seule planète.
Aujourd’hui cet objectif commun est à l’œuvre. Son signalement est justifié par des entreprises qui se regroupent pour fabriquer des cache-nez (masques), des hommages rendus aux efforts des agents de la santé, des forces de l’ordre et de sécurité, ainsi que des hommes de médias, qui sont aux premières lignes du combat. Après moult expériences, l’application qui reste indélébile, est la reconnaissance de ce que nous dépendons les uns des autres, tant pour nos systèmes de santé que pour nos systèmes alimentaires et nos chaînes d’approvisionnement.

Notre société n’est sûre que dans la mesure où ses membres les plus vulnérables le sont.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas prendre le risque de revenir à la situation antérieure. Nous savons maintenant à quel point notre mode de vie est exposé à des chocs majeurs qui découlent de notre mauvaise gestion du monde naturel. Si nous voulons éviter des menaces encore plus inquiétantes à l’avenir, les choses doivent changer et profondément. Comme l’a dit Churchill : «Vous devez regarder les faits, parce qu’ils vous regardent.» En sortant de la pandémie, nous pouvons et devons nous remettre dans une meilleure posture que celle dans laquelle nous avons commencée.

Nous pouvons reconstruire et alimenter notre économie avec une énergie plus propre, en profitant des taux d’intérêt zéro pour augmenter l’énergie sans carbone. Des investissements importants dans le déploiement de technologies propres, telles que les énergies renouvelables, l’hydrogène, les piles et le captage du carbone, peuvent simultanément accélérer la mise en place de formes d’énergie plus saines, générant des millions de nouveaux emplois et des bénéfices financiers importants dans le monde d’ici 2030. Nous pouvons rendre nos villes plus sûres, en mettant en place des infrastructures qui nous permettent de nous éloigner des véhicules sales et polluants qui font des millions de morts prématurément. Nous pouvons améliorer la qualité de nos maisons aujourd’hui avec les possibilités de réduire la facture d’électricité, garantir aux personnes vulnérables des logements décents et créer des millions d’emplois verts en investissant dans la promotion des éco-quartiers par l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Notre gouvernement doit adopter des mesures historiques de relance économique par la réorientation du financement des activités polluantes. Et de même canaliser ce capital vers les secteurs, les entreprises et les technologies qui contribueront à l’avènement d’une société plus juste et plus résistante.

Enfin, nous pouvons tirer la leçon la plus difficile que cette pandémie doit nous apprendre en plaçant la nature au cœur de notre économie. Nous pouvons mettre un terme à la perte effrayante de la nature qui rend les pandémies futures plus probables, tout en adoptant des pratiques agricoles régénératrices qui redynamisent l’économie rurale et rendent les régimes alimentaires plus sains et plus abordables.

Ces gains sont liés dans la réalité et doivent l’être dans la pratique. L’opportunité est la suivante: nous pouvons parvenir à une économie prospère qui protège également les écosystèmes naturels, en améliorant la qualité de l’air que nous respirons, en créant des emplois décents dans nos régions.

Aboua Gustave PHD, Directeur général du développement durable.

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