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Abidjan: la perle des lagunes

Capitale économique et diplomatique de la Côte-d’Ivoire, Abidjan, est la deuxième ou troisième ville d’Afrique de l’Ouest après Lagos et peut-être Ibadan, par son agglomération qui compte environ 3 millions d’habitants et présente tous les caractères d’une métropole.

Concentrant plus d’un cinquième de la population du pays, poumon portuaire rassemblant les principales activités industrielles et de service, l’agglomération cosmopolite, souvent présentée comme la « perle de lagunes », a une structure urbaine unique en Afrique occidentale.

Situation géographique
La naissance de la ville est liée à la volonté coloniale française de créer un port, outil de l’échange du système de traite, articulé à la voie ferrée desservant l’intérieur du pays. Elle résulte également de la recherche d’un site salubre, susceptible de protéger les populations européennes de la fièvre jaune et du paludisme. Le « complexe lagunaire », exploré dès 1897, associe trois éléments: un large plan d’eau à l’ouest de l’île de Petit-Bassam est protégé, au sud, des rouleaux de la barre par un cordon littoral sableux, étroit et facile à percer, et est dominé, au nord, par un plateau surplombant la lagune de 30 m. Non loin du rivage se trouve une fosse sous-marine permettant d’éviter l’ensablement du canal prévu pour relier l’Océan et le port lagunaire. La construction de la voie ferrée commença en 1904, mais le canal de Vridi ne fut inauguré qu’en 1950. L’ouverture du port moderne consacra la prééminence de la ville, promue capitale politique en 1934.

La ville aujourd’hui
Composée en 1995 de 10 communes dont la surface totale atteint 57 735 ha ? 8 991 ha sont constitués d’étendues lagunaires, et plus de 18 000 sont urbanisés ?, Abidjan a connu une fulgurante croissance démographique (65 000 h. en 1950, 125 000 en 1955, 950 000 en 1975, près de 2 000 000 en 1988), la population doublant en moyenne tous les sept ans de l’indépendance à la fin des années 1980. Cette croissance, alimentée par des flux migratoires en provenance de tout le pays mais aussi de la plupart des États ouest-africains, fut stimulée par l’essor économique ivoirien dont la capitale était l’étendard. Fournissant plus des trois quarts de la production des services, du commerce et de l’industrie, concentrant l’appareil politique national, la ville était un grand foyer d’attraction.

Sa structure actuelle résulte de la mise en oeuvre d’un projet urbain moderniste. L’État a doté Abidjan d’infrastructures de niveau international (aéroport, autoroutes, Bourse des valeurs, hôtels) et a mis en place une politique volontariste de l’habitat. Aux vieux quartiers coloniaux (Plateau, Treichville et Adjamé) s’ajoutèrent de nouveaux espaces créés par la puissance publique (Yopougon, Riviéra, Deux-Plateaux) ou par les dynamismes privés (Abobo, Koumassi), tandis que les grands bidonvilles étaient rasés et que le quart des citadins accédait aux logements publics. Avec la récession des années 1980, l’effort d’investissement a diminué. Les Abidjanais ont été durement frappés et de nombreux migrants ont quitté la ville dont le rythme de croissance démographique est tombé autour de 4 % par an. Les fonctions de capitale administrative ont été transférées symboliquement à Yamoussoukro en 1983, mais Abidjan demeure le grand pôle économique ivoirien et bénéficie du retour de la croissance depuis 1995.

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