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Le département de Tengrela

Tengrela, un des départements de la région de la Bagoué, est située à l’extrême nord du pays à 150 km au nord de Boundiali, le chef-lieu de région, à plus de 800kms d’Abidjan et à 24 kms de la République du Mali. La population est composée de Sénoufos, Malinkés et Dioulas et est estimée à environ 90. 000 habitants.

Le département de Tengrela séduit les visiteurs par sa position stratégique (carrefour commercial international) et par le dynamisme de ses populations.

La richesse de ses sites, monuments historiques et touristiques, de ses activités socioculturelles devraient faire de cette localité une halte incontournable pour les touristes nationaux et internationaux.

Origine du nom de la ville

Kébé Ballot, chasseur venu de Daragani, petit village à 3 km du site actuel de la ville de Tengrela. Il existait sur la place publique du village de Tengrela de l’époque, un lac auprès duquel se trouvait un arbre, le « Linguê », c’est-à-dire l’iroko. Le feuillage du « Linguê » en forme de fourche était appelé « tin ».

Les voyageurs de passage accrochaient leurs bagages aux fourches « tin » et se reposaient. Ils disaient alors : «J’accroche mon bagage au « tin » et je me repose en dessous (koro)». Selon L’actuel nom Tengrela serait donc dérivé de «Tinkoro» qui veut dire «sous le tin». Par déformation linguistique, Tinkoro deviendra «Tenkorola» et, plus tard, «Tengrela».

C’est donc à côté de ce lac et de cet arbre que le chasseur Kébé Ballot construisit la première case de l’histoire de Tengrela. Il s’agit d’une case ronde à l’intérieure de laquelle a été construit un four pour conserver la viande. La case est actuellement habitée par une vieille femme qui entretient ce vestige du passé.

Le département de Tengrela fut le théâtre de plusieurs aventures historiques dont les sites et monuments historiques existent jusqu’à présent et favorables au développement du tourisme de mémoire

Au nombre de ces aventures, on peut retenir le passage de RENE CAILLE, du docteur François Crozat, un des explorateurs français du royaume Mossi de 1890 à 1892 que la France a commis en Afrique, à l’époque précoloniale. Il mourut le 27 août 1892 à Tengrela où il fut inhumé.

Ajoutons à celles-ci les attaques de SAMORY TOURE et celles de BA BEMBA de l’empire de SIKASSO.

Personne ne conteste cette histoire à Tengrela, L’Almamy Samory Touré, ce grand résistant de l’histoire à la conquête française dans la région ouest-africaine, et qui a soumis plusieurs peuples à l’islam, par la force des armes, n’a pu attaquer Tengrela. Il a dû reculer avec ses armes et ses sofas, pour revenir, seul et sans arme, dans un esprit de paix, avant d’avoir accès à la mosquée de Tengrela, belle architecture, construite XVIIème par le maitre maçon Massa Flatè. Sa construction aurait duré cinq (5) ans. Elle se distingue par son architecture compacte avec très peu de contreforts. Le minaret se situe sur le côté Est de la mosquée. Le bâtiment rectangulaire orienté d’Est en Ouest comprend une salle de prière à l’Est et une cour à l’Ouest réservée aux femmes.

Cet édifice demeure un lieu privilégié pour ceux, passionnés d’histoire.

Au nombre de ces oeuvres naturelles et humaines évoquées ci-dessus, nous pouvons citer la pierre sacrée de Papara, village situé à 20 km de Tengrela et renommé grâce à la célèbre artiste sénoufo Zélé de Papara.

Toujours au nombre de ces oeuvres naturelles nous avons le vaste champ de Karité sorti de terre après le passage des Sofas de Samory. Ce site a servi de lieu de repos et de repas aux Sofas de Samory qui y ont mangé des fruits de Karité dont les graines ont été jetées de part et d’autres. Ce champ de Karité fut l’objet de recherches scientifiques de l’université d’Abidjan Cocody.

Tengrela, réservoir de danses, chansons et musiques traditionnelles sacrées et profanes

Le département possède plus de deux cents (200) danses, chansons et musiques traditionnelles reparties sur le territoire départemental.

La danse, la chanson et la musique rituelles sont des supports traditionnels d’animation socioculturelle de première importance pour les sociétés à tradition orale. Ainsi, chez les peuples de notre cadre géographique, « la danse et la musique rituelles figurent, de toute évidence, parmi, les moyens les plus naturelles, les plus efficaces, que l’Homme à ce stade culturel emploie pour réaliser ses contacts avec des puissances bénéfiques du monde supra-terrestre, puissances sans l’action continue desquelles, il ne saurait même imaginer l’existence

Au nombre de ces danses, chansons et musiques rituelles, on peut citer :
– Le Kpnonyoné;
– Le Kpnonné;
– Le Gôrô de Néguépié, de Popo, de Diamakani, de Mbêlé;
– Le Kagbinnin de Kanakono;
– Le Naférigoua de Kanakono;
– Les Koua de Débété, de Mbêlé;
– Le Tan dan (Tam-tams sacrés, danses des chefs) de Diamakani;
– Le Kinguin;
– Le Dozogoni;
– Le Sodamani de Diamakani;
– Le Taféri de Diamakani;
– Le Choudéhi de Diamakani;
– Le Nanvara de Diamakani (danse exécutée uniquement que par les femmes du 3ème âge);
– Le Barry de Féni;
– Le Suigui de Tienderimé.

En ce qui concerne les danses, chansons et musiques populaires, elles sont exécutées devant un public large et socialement différencié. Funérailles et fêtes de réjouissances en sont les circonstances majeures. Les chansons sont relatives à la vie sociale. Le caractère d’accessibilité générale, de compréhension par tous, distingue les danses rituelles ou sacrées des danses populaires ou profanes.

Au nombre de ces dernières, nous pouvons retenir quelques unes au niveau du département :
– Le Flé de Tengrela, de Lomara
– Le Bélé-Bélé de Tengrela;
– Le Siguissoné;
– Le Balafon,
– Le Gnabouosso,
– Le Kouho,
– Le Barry, de Débété
– Le Djidounou de Tengrela
– Le Boloho de Kanakono,
– Le Kpokanigui de Kanakono,
– Le Klého,
– Le Kagningboï,
– Le Bar fouôgo de Kanakono,
– Le Fohombre de Pourou,
– Le Koroko ou Tchéping de papara,
– Le Djouroudjan.
– Maboboli de Kanakono (danse funéraire et danse pour accueillir les autorités)

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