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L’histoire de Béoumi

BEOUMI a été fondée vers le milieu du XVIIIe siècle par un proche parent de la reine Abla Pokou. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Béoumi a connu une véritable expansion démographique. Une interpénétration des différents peuples s’est opérée et a marqué le début de ce peuplement métissé.

En effet, à la fin de ce siècle, l’épisode Samory permet aux Kodè d’avoir de nombreux captifs réfugiés du nord qui fuyaient pour venir vers le sud : Tagouana, Djimini et Djamala. C’est pour cette raison que le peuplement de Béoumi est constitué de populations étrangères qui se sont assimilées peu à peu. Au début du XXe siècle, la conquête coloniale se met en place et Béoumi n’y échappe pas. Mais sa pacification ne sera pas facile face à une population nombreuse et bien installée sur cet espace hostile.

Le capitaine Marchand est le premier à se heurter à la farouche résistance de cette population. En mars 1902, deux (02) colonnes partent de Bouake pour la pacification des Walèbo de Sakassou et des Kodè de Béoumi. Au cours d’une incursion dans le pays Kôdè, l’officier Larçon est tué. Néanmoins, les colonnes parviennent à installer à Béoumi un poste militaire qui portera le nom de l’officier tué Fort-Larçon. Le chef de ce poste, le capitaine Garnier effectue une série d’opérations qui aboutissent à la chute du chef Kôdè YA DIE.

De 1902 à 1903, l’occupation française fait son effet. On essaie de prélever l’impôt, ce qui rencontre l’opposition de la population. Pendant cette période, Béoumi s’organise déjà comme un carrefour économique et cela s’accompagne d’une dynamique démographie. En 1906, une école est ouverte à Béoumi. L’insurrection qui va régner dans la vallée du Bandama à partir de 1907 aura des répercussions en pays Kôdè. En juillet 1908, le lieutenant de Tersannes franchit le Bandama et entre en liaison avec une mission de reconnaissance sous les ordres du capitaine Demarque, venu de Mankono. Il entre en contact avec les Ouan qui semblent se soumettre. Une révolte des Ayaou se ressent encore en pays Kôdè. C’est la campagne du Bandama 1910-1911 menée par la colonne Levasseur, pour venir à bout de l’insurrection. La colonne du lieutenant Beau-Frère traverse tout le pays Kôdè, arrive à Béoumi le 27 avril 1911 et établit la liaison avec Zuenoula. Réquisitions, corvées et cultures obligatoires se multiplient et une certaine désorganisation s’installe dans la société Kodè; les chefs légitimes sont détrônés ou écartés de la chefferie.

Le 07 août 1911, est créée la sous-division de Béoumi comprenant quatre (04) cantons : le Walèbo, le Kodè, le Goly et le Saticlan. Le chef-lieu de cette sous division est Béoumi.

Béoumi connait son âge d’or. Il est le pôle d’attraction de la région du centre et constitue l’un des plus importants du pays. Il a un rôle économique de premier plan. Sa position centrale lui confère un rôle privilégié de lieu de rencontre des hommes et d’échanges commerciaux entre le nord et le sud d’une part et entre l’est et l’ouest d’autre part. La route de Man, Seguela et Zuenoula vers Bouake passe par Béoumi. En 1953, Béoumi reçoit la visite de Félix Houphouët Boigny, Léopold Sédar Senghor et Ouezzin Coulibaly.

Après l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960, la sous division de Béoumi éclate en plusieurs centres administratifs qui deviennent les sous-préfectures de Béoumi, Sakassou, Botro et Bodokro. La sous-préfecture de Béoumi était la plus importante et comptait déjà près de soixante dix milles (70 000) habitants.

Béoumi est une ville du centre de la Côte d’Ivoire chef-lieu de département dans la région de la Vallée du Bandama près de Bouaké. Sa population qui est essentiellement Baoulé est estimée à plus de 20 000 habitants en 2010.

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