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Koun-Fao: Un réservoir de danses traditionnelles

Plusieurs danses traditionnelles contribuent au charme culturel du département de Koun-Fao, dans le District du Zanzan. Malheureusement certaines sont aux oubliettes, car peu connues du grand public. Quelques-unes de ces danses.

La danse tout propre, à Kokomian
Tout propre est une danse de réjouissance exécutée par les femmes. Aux sons des trompettes, celles-ci, en 2 rangs, avec au centre une awoulaba (petite reine de la danse), avancent majestueusement à pas lents.

L’okodjo
C’est une danse au clair de lune. En général, elle se déroule après les travaux champêtres, et est dansée par les jeunes filles pubères. Occasion pour celles-ci de chanter les louanges de leurs amoureux. Les filles sont habillées d’un cache-sexe rouge tenu par une ceinture de fines perles enfilées. Les seins sont découverts. Avec une coiffure dite « boule-boule », elles sont maquillées de kaolin appliqué sur une couche à base d’effiandron (sesamum radiatum). En cercle, les jeunes filles se tapent les mains, et une se détache du cercle pour se jeter dans les bras de ses amies. Ces dernières la projettent à nouveau vers le centre. Une chanteuse entonne un nouveau chant que les autres reprennent en chœur.

La danse pom pom
Le pom pom est dansé en l’honneur d’une jeune fille à marier, exemplaire par son éducation. L’orchestration et la danse sont exclusivement le fait des femmes. Les instruments de musique sont une bassine remplie d’eau sur laquelle on dépose une calebasse retournée et des hochets en calebasse. Les femmes dansent en cercle et une chanteuse vante les mérites de la jeune mariée assise sur un siège, habillée et parée.

L’attobo, à Dihibo
L’attobo, à la fois une danse de réjouissance et de funérailles. Les danseurs sont 2 hommes vêtus d’une tunique en toile de jute. Devant l’orchestre, est déposée une statuette de femme allaitant un enfant. C’est le fétiche de la danse. L’un des instruments de musique représente le corps d’une femme avec des seins sur une face et des animaux de l’autre. Le tout, posé sur un porc ou un éléphant. On trouve aussi une écuelle et un balai parmi les instruments qui accompagnent la danse. Le chœur est essentiellement composé de femmes. Les pas de cette danse sont proches de l’abodan.

Le m’bray, à Daakro
Danse de réjouissance exécutée à la fin des travaux champêtres et composée de femmes et d’un homme âgés. Ils miment les faits et gestes de la vie quotidienne en pays agni (travaux champêtres, langage tambouriné, tenues vestimentaires, etc.). Une femme vêtue de pagne en boffouin (tapa), tenant une canne, danse avec une pipe à la bouche. Ils sont accompagnés d’un tambour parleur et de baguettes de bambou.

L’adjemelé, à Dodo-Assué
La danse adjemelé est initiée par un groupe baoulé installé depuis des lustres dans le département de Koun-Fao. Le chœur est constitué de femmes vêtues de pagnes baoulé. Les danseurs sont de jeunes gens habillés d’un short au-dessus duquel se trouve une jupette en lanières. Sur la poitrine, un tissu porté en écharpe et tenu par un foulard. Aux chevilles, des fibres de raphia. Et aux genoux, des grelots. Les jambes sont parfois peintes de kaolin. La danse s’exécute en groupe.

Ossène Ouattara, http://lesinfosduzanzan.wordpress.com

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